Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 4, 1795.djvu/197

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de la sévérité est de faire périr l’innocent — il est affreux[1].

J’ai maintenant, mon ami, une grace à vous demander, puis-je espérer que vous m’aimez assez pour ne m’en point faire craindre le refus ? Au moment où vous lisez ma lettre, il y a dans votre antichambre un homme de confiance à moi, il est chargé de vous remettre mille louis, n’est-il pas possible qu’à la veille d’un départ aussi précipité, vous n’ayez pas les fonds nécessaires pour entreprendre le voyage que je vous conseille,… et à qui appartient, dans ce cas, le droit de prévenir vos besoins, si ce n’est à votre meilleure amie ? — Valcour, je vous connais… ces refus que j’ai l’air de ne pas craindre… vous me les faites… Je le vois… Mais écoutez : l’homme qui va vous parler exigera de vous

  1. Douces et sages maximes, après vous être éloignées si longtemps de l’esprit de notre nation, revenez donc vous y graver éternellement et qu’elle n’ait plus à rougir aux yeux de l’univers de vous avoir si cruellement méprisées.