Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 4, 1795.djvu/270

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sion n’était pas aisée… J’envoyai promptement avertir le prêtre, et assurant Aline que sa mère était mieux, je la conjurai de faire un tour de jardin avec moi, ayant quelque chose absolument essentiel à lui dire ;… mais je savais bien qu’on ne menait point cette tête-là comme on voulait : elle me répondit fermement qu’elle n’irait pas avant que d’avoir vu sa mère, qu’il y avait plus d’une heure qu’elle l’avait quittée, et qu’après un si long intervalle, elle ne voulait s’en rapporter qu’à ses yeux pour savoir comment elle était ; et elle monta lui porter les papiers que celle-ci avait demandé ; elle redescendit peu après ; je vis bien que madame de Blamont ne lui avait rien dit, et s’était borné, sans doute, à lui recommander de me venir parler. Je l’entraînai d’abord par des propos vagues, beaucoup au-delà des parterres, et ayant enfin gagné un bosquet, je la suppliai de m’écouter. — Eh bien ! me dit-elle, sans s’asseoir, avec une prodigieuse agitation,… qu’avez-vous donc à me dire ?… je vois bien