Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 4, 1795.djvu/279

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cœur…, Ô ma fille, tout espoir est perdu maintenant, le dernier conseil que j’ai à te donner, est d’obéir à ton père, et de te livrer aveuglément à celui qu’il te donne… Et comme elle vit ici qu’Aline faisait un geste d’horreur,… Eh bien ! reprit-elle, puisque tu crains les crimes qu’une telle union assemblerait inévitablement sur ta tête : il te reste le parti du cloître, jette-toi dans les bras de l’époux sans tache, les plaisirs célestes qu’il te promet, valent bien mieux que les joies trompeuses d’un monde, où tu ne trouveras que des traverses… Dans ce cas, Déterville, il faudrait faire reconnaître Léonore à mon mari, et tous mes biens lui passeraient. Léonore étayée d’un époux qu’elle aime, n’aurait rien à redouter d’un père vicieux et cruel, et toutes les raisons qui ont pu légitimer un arrangement… qui ne laissait pas que de me faire éprouver bien des remords : toutes ces raisons, disparaissant, dis-je, si mon Aline se donnait à Dieu, il deviendrait nécessaire alors de rendre à sa sœur