Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 4, 1795.djvu/305

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que vous éprouvez pour ce mariage ; peignez-lui la certitude des malheurs qui en résulteront pour tous les deux, intéressez-le enfin ; employez tout ; la nature vous a donné des graces, une éloquence douce et persuasive à laquelle il est difficile de résister. Moins violent que votre père, je ne serais pas étonné qu’il se rendît ; si cela arrive, comme je m’en flatte, engagez-le avec la même ardeur à rompre, peut-être le fera-t-il, mais mettons toutes choses au pis, et supposons que vous ne trouviez aucun moyen d’éviter le sort qu’on vous destine ; votre fidèle Julie vous reste, cela est décidé ; échappez-vous avec elle, voilà cent louis que je lui donne pour la dépense de ces soins ; accourez chez madame de Senneval[1], elle sera prévenue, elle ira vous attendre exprès dans la terre voisine de Paris, que vous lui connaissez ; là, vous

  1. Belle-mère de Déterville, on doit s’en souvenir.