Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 4, 1795.djvu/312

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consolation… Elle me donne ses cheveux, dit-elle,… cette bonne mère,… cette tendre mère,… elle a pensé à moi,… ah ! donnez-les moi,… donnez-les moi vite,… ils ne me quitteront de la vie… Je m’approchai du lit pour procéder à cette opération,… mais Aline se détourna, elle ne voulût pas me voir faire, elle était bien aise d’avoir ses cheveux, mais elle était fâchée qu’on les coupât, il semblait que cela devînt pour elle une preuve de plus de la mort de sa mère, et peut-être jouissait-elle en cet instant de l’illusion de la croire endormie. — C’était d’ailleurs déparer en quelque sorte ce corps qu’elle idolâtrait, toutes ces idées sans doute troublèrent le plaisir sombre qu’elle éprouvait à ce don, et quand je le lui apportai, elle ne le reçut d’abord qu’en frémissant ;… bientôt pourtant elle les couvre de baisers, et se détournant pour ouvrir sa poitrine, elle les place au-dessous du sein gauche, protestant sur les pieds de sa mère qu’ils ne quitteraient jamais cette place.