Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 4, 1795.djvu/46

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qui, continuellement entre la crainte et l’espoir, voit flétrir ses plus beaux jours dans les larmes et dans la douleur ! Vous témoignerai-je au moins bientôt mon respect ? et me trouvant dans la même ville que vous, me sera-t-il permis de me jeter à vos pieds ? Je remets à vous seule les intérêts de mon bonheur, qui sait mieux que vous si mes souffrances méritent quelques dédommagemens ? Mais est-ce à moi de me plaindre, quand il me reste vos bontés et le cœur d’Aline ? Consolé par de tels dons, je ne devrais plus croire aux malheurs, si le plus grand de tous n’était pas de connaître le prix de ces bienfaits, et de n’en pas jouir.

Adieu, madame, envoyez-moi vos ordres, j’en ferai part, malgré le tourbillon où l’on va se perdre quelques instans, et j’ose vous assurer qu’on se fera toujours un devoir bien doux de suivre vos intentions.