Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 4, 1795.djvu/53

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qu’il ne me voyait jamais assez ; Sainville et Léonore ont été le sujet de nos premiers discours, comme ils font aujourd’hui celui de toutes les conversations de Paris. Mais il ne s’est pas avisé de dire un mot de la fourberie qu’il avait voulu faire, il s’est bien gardé de convenir que, par une atrocité sans exemple, il avait eu dessein de s’emparer d’un seul coup, de Léonore et de moi, et ma mère qui a bien vu qu’il nierait,… qu’il battrait la campagne si on lui en parlait, s’est résolue à ne lui en pas ouvrir la bouche. Il nous a fait tout plein d’éloges de Léonore ; elle lui plaît beaucoup, ce me semble… Quand je songe que sans la fraude de la nourrice, du Pré-Saint-Gervais, ce serait pourtant celle-là qu’il aurait prostitué à Dolbourg. Juste ciel ! comment la fierté de Léonore se serait-elle arrangée d’un tel traitement !

Ô Valcour !… il existe quelque chose de plus singulier que tout cela. — Le croirez-vous ?… Cette première nuit… eh bien !