Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 4, 1795.djvu/59

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

per deux fois avant leur départ ; à chaque fois Dolbourg et mon père s’y sont trouvés, et je faisais de singulières réflexions pendant ce tems. La première fois que Léonore a vu monsieur de Blamont, elle s’est approchée de moi, et m’a dit avec son ton leste, voilà donc le président mon père ? Oui, lui ai-je dit. — Eh bien ! a-t-elle continué, voilà encore la nature en défaut chez moi, car elle ne me dit pas la moindre chose pour cet homme-là. Mais comme elle ne lui parle guères plus pour sa mère, cette petite indifférence ne m’a point surprise dans elle. En général, Léonore, orgueilleuse et fière, ne serait pas, je crois, très-flattée de l’obligation de renoncer à être fille d’une comtesse, pour la devenir d’une présidente ; et je crois qu’elle aurait tout autant aimé se retrouver, en revenant en France, Elisabeth de Kerneuil, que Claire de Blamont… Cette chère sœur ;… je l’aime, mais en vérité elle a bien des défauts, et malheureusement ils sont tous dans le cœur ; elle dément