Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 4, 1795.djvu/67

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pourtant, lorsque j’y réfléchis, une chose bien commode que ces ordres-là ; que de passions différentes ils servent ! l’amour, la haine, la vengeance, l’ambition, la cruauté, la jalousie, l’avarice, la tyrannie, l’adultère, le libertinage, l’inceste… On flatte tout avec ces lettres charmantes ; avec elles on se débarrasse d’un mari qui gêne, d’un rival qu’on redoute, d’une maîtresse dont on ne veut plus, d’un parent incommode… Oh ! je ne finirai pas si je te détaillais tous les différens services qu’on retire de cette charmante institution. Je suis encore à comprendre comment il est possible que mes confrères s’en plaignent. Je suis confondu qu’ils osent dire qu’elle est contre les loix de l’état, comme si l’état devait avoir rien de plus sacré que le bonheur de ses chefs, et comme s’il pouvait exister rien de plus doux pour eux, que cette manière aziatique d’envoyer le cordon. Je sais bien que ceux qui blâment ce délicieux usage ; ceux qui le traitent d’abus tyranniques, prétendent, pour étayer