Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 4, 1795.djvu/71

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donc pas plus heureux que toi, en rafinant tout comme je fais, en ne me composant jamais de jouissances physiques, qu’elles ne soient accompagnées d’un petit désordre moral. Quelque variété que je puisse mettre dans mes amours avec la présidente, quelque jolie qu’elle soit, sans doute encore ; quelque bizarres que puissent être mes plaisirs,… que deviendraient-ils pourtant, je te le demande, si je n’avais, pour les enflammer, les idées nées des perfides desseins que tu me connais — (car il faut bien revenir à ces maudits desseins, dès que le projet de Lyon n’a pas eu de succès) ; aussi, depuis que ces desseins sont pris,… depuis qu’ils sont sûrs,… ce sont des sensations d’une violence !… Ce qui me divertit, c’est que la bonne dame met tout cela sur le compte de ses attraits… elle devait pourtant bien sentir qu’ils ne peuvent plus entrer pour rien dans les motifs de mon ivresse… Il est impossible qu’elle ne voie pas que j’ai quelqu’autre chose dans la tête ; quelquefois même je ne