Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 4, 1795.djvu/77

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

trop encourager les délations des prêtresses de Vénus, il est extrêmement utile au gouvernement et à la société, de savoir comment un homme se conduit dans de tels cas ; il y a mille inductions, toutes plus sûres les unes que les autres, à tirer de-là sur son caractère, il résulte, j’en conviens, une collection d’impuretés qui peut devenir chatouilleuse aux oreilles du juge ; ce n’est pas servir les mœurs, disent les ennemis de ce systême, que d’espioner et de recueillir les actions libertines de Pierre, pour aiguillonner l’intempérance de Jacques ; mais ce sont des chaînes au citoyen ? ce sont des moyens de l’asservir, de le perdre, quand on en a envie, et voilà l’essentiel.

Adieu ; la présidente m’épuise ; on ne servit jamais sa femme avec tant d’assiduité. Je te charge du soin de mes plaisirs pendant que je me sacrifie pour les tiens. Songes, sur-tout, que j’ai besoin d’être servi à mêts piquants dans les repas que tu me prépares ; avertis les enfans