Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 4, 1795.djvu/96

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

encore ; il est un terme où nous ne sommes plus en état de soutenir l’horrible poids de nos chaînes, où l’on préfère mille fois plu-tôt la fin de son existence au renouvellement de l’infortune… Ô Valcour ! si j’allais vous être ravie,… si je n’y étais plus… et qu’Aline devînt malheureuse…… Que tout votre sang coule, s’il le faut, mon ami, pour l’arracher aux horreurs qui menaceraient alors sa débile existence… Ayez toujours devant vos yeux la mère qui vous la donne… Dites-vous quelque fois, — elle m’aimait… Elle désirait mon bonheur et celui de sa fille. La Providence s’y est opposée… Mais je dois à toutes deux mon amour et mes regrets…… Je dois les chérir au-delà du tombeau, ou m’y anéantir avec elles. — Adieu… Je suis trop triste ce soir pour continuer de vous écrire…… Mais on n’est pas la maîtresse de ses idées…… Il en est… soyez en certain, que la nature nous suggère comme des avertissemens de tout ce que sa main nous prépare…… Tachez de dîner jeudi chez le comte, je ferai tout pour vous y voir.