Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 4, 1795.djvu/98

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vous aurez la bonté de m’entendre ; il n’est point d’affaire plus pressée pour vous, que celle dont je viens vous entretenir. — Eh bien ! de quoi s’agit-il, expliquez-vous ? — Je viens vous donner un conseil. — Je les aime peu. — Le devoir d’un homme sage est de les suivre quand ils sont bons. — L’homme plus sage encore n’en donne jamais. — De celui-ci dépend votre sûreté. — Un honnête homme la trouve dans sa conduite. — Changez donc la votre si vous voulez que cette sûreté soit parfaite. — Il me semble, monsieur, que ce n’est pas trop là le ton du conseil. — La supériorité en donne quelquefois qu’elle ne module pas au ton de l’amitié. — La supériorité ?… — Aimez-vous mieux que je dise la force ? — Ni l’un ni l’autre ne vous va, vous êtes le moins élevé des hommes, et vous avez tout l’air du plus faible. — Ma place…… — Est une des plus médiocres de l’état, bien souvent une des plus tristes, et toujours une des moins considérées ; songez qu’avec cent sacs de mille francs, mon valet demain peut