dans les bras des deux femmes qu’il obligeait
avec tant de délicatesse ; et, dès qu’il fut nuit,
un homme qu’elles n’avaient point encore vu
les ramena par le même souterrain dans la
cabane de l’ermite. Elles y passèrent la nuit
avec leur guide, dont elles ne se séparèrent qu’au
jour pour se rendre à Trèves.
— Pourquoi donc, madame, dit Bathilde à la princesse, dès qu’elles furent libres, pourquoi n’avez-vous pas réclamé les effets qui nous ont été volés ?
— Je m’en serais bien gardée, Bathilde ; ce coquin d’ermite et son camarade Stolbach auraient nui à notre évasion et nous auraient peut-être assassinées en sortant. Loue-moi de cette prudence au lieu de m’en blâmer.
Nos deux voyageuses s’entretenaient ainsi des événements de leur dernière aventure, lorsque à près de deux milles de l’ermitage, elles virent accourir sur leurs pas cinq ou six hommes de fort mauvaise mine…
— Les voilà ! les voilà ! s’écria l’un d’eux. Voilà ces vagabondes qui se sont sauvées de notre tribunal ; saisissons-les et qu’elles soient jugées sur-le-champ.
En disant ces mots, ils se jettent sur Adélaïde et Bathilde déguisées en hommes, les lient avec