princesse de Saxe, était un ancien soldat qui
avait servi presque tous les princes d’Allemagne.
Scélérat par besoin, par désœuvrement et par
goût, les sentiments de franchise et de loyauté, qui
sont inaltérables dans le cœur d’un militaire,
subsistaient encore dans le sien, et peut-être ne
lui fallait-il qu’une occasion de vertu pour que
ces sentiments se ranimassent. Mais ici, rien ne
l’y rappelait. Les victimes qu’on lui amenait ne
lui paraissaient que des gens fort ordinaires : les
ordres les plus cruels se donnèrent contre eux.
Le lendemain matin, Krimpser interrogea ses satellites sur le sort de ces nouveaux venus, afin de voir, d’après les rapports qui lui en seraient faits, s’il était nécessaire ou non de les faire mourir. Mais quand ceux qu’il interrogeait lui eurent dit qu’ils avaient appris que cette voiture venait de Bade, Krimpser, fort mal avec le margrave qui avait envoyé depuis peu des troupes contre lui, redoubla de rigueur contre ses prisonniers, sans néanmoins qu’il osât les condamner encore au dernier supplice, espérant que de telles gens deviendraient en ses mains des otages dont il pourrait se servir au besoin avec le prince qu’il craignait.
Tout resta donc en stagnation pendant quelque temps, lorsqu’un jour, au bruit qui se faisait,