dans les yeux du prince, et ce fut de la meilleure
foi du monde qu’il embrassa ses deux libérateurs.
Il n’y eut sorte d’éloges qu’il ne prodiguât à la
valeur de Louis, et ce jeune héros fit tout ce qu’il
put de son côté pour engager son cousin à
reprendre les rênes de l’empire. Mersbourg
paraissait fortement de cet avis, mais aucun des
deux ne put réussir ; et le prince témoigna tant
de regrets d’avoir traité Adélaïde comme il
avait fait et tant d’empressement à la retrouver
pour obtenir d’elle un pardon si nécessaire à sa
tranquillité, que rien ne put le déterminer à cesser
ses poursuites. En conséquence il proposa au
comte de le suivre encore, et celui-ci ayant
accepté, bien moins par goût que par une politique
très favorable à ses projets, on se sépara. Louis
de Thuringe fut reprendre le sceptre qui lui était
provisoirement confié, et nos deux chevaliers se
remirent à courir les aventures, suivis du même
écuyer qui déjà les avait accompagnés.
Nos braves se dirigèrent sur Mayence, comme avaient été d’abord leurs premières intentions.
Le retour de la foire de Francfort fit rencontrer à nos héros beaucoup de gens qui traversaient Mayence pour rentrer dans leurs foyers. Ce fut de cette manière qu’ils apprirent l’histoire du margrave de Bade avec une jolie Saxonne qu’il