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ADÉLAÏDE DE BRUNSWICK


il sera du moins bien complètement inutile.

Rien ne put calmer l’excessive jalousie de Frédéric et dès le même jour nos paladins se dirigèrent vers Bade.

Il n’était question dans cette ville, quand ils y arrivèrent, que de l’aventure de la belle Saxonne avec le margrave. La tête du baron de Dourlach avait été mise à prix par ce prince, et l’on avait promis une somme considérable à celui qui ramènerait les deux fugitives. Ces nouvelles étaient parvenues à Krimpser, qui, très empressé de se raccommoder avec le margrave, et n’ayant gardé le jeune homme que dans cette intention, venait de l’envoyer à Bade pour y subir le sort qui lui était réservé. En commettant cette perfidie, il n’avait cependant pas trahi le secret d’Adélaïde ; et, quelques questions qu’on lui eût faites à ce sujet, il avait persisté à dire qu’il ignorait absolument quelle pouvaient être les femmes enlevées par Dourlach. Mais le fougueux margrave, ne pouvant s’abuser sur l’identité des deux fugitives, se vengea toujours, disait-on, sur ce qui se trouvait entre ses mains, et le baron, à ce qu’on assurait, avait disparu. Ainsi le fil continuait d’être rompu.

Tel était l’état des choses lorsque Frédéric arriva à Bade.

— Eh ! bien, mon prince, lui dit Mersbourg,