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NOTES SUR M. DE SADE

Entré à la maison royale de Charenton le 11 novembre 1814, je n’ai eu aucun rapport ni aucun entretien avec le marquis de Sade, qui a succombé le 2 décembre suivant à une maladie que je n’ai pu étudier que pendant quelques heures et qui ne m’a laissé d’autre impression que celle d’un engouement pulmonaire accompagné peut-être d’épanchement séreux dans la poitrine, avec respiration difficile et sifflante, comme il arrive dans les accès d’asthme.

Je ne connaissais M. de Sade que parce que l’on me l’avait signalé. Je le rencontrais fréquemment se promenant seul, d’un pas lourd et traînant, mis d’une manière fort négligée, dam le corridor avoisinant l’appartement qu’il habitait ; je ne l’ai jamais surpris causant avec personne. Passant à côté de lui, je le saluais, et il répondait à mon salut avec cette politesse froide qui éloigne toute idée d’entrer en conversation.