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femmes dont les qualités répondissent aux leurs et qui consentissent de même à cette perpétuelle union dans laquelle ils trouvaient le bonheur de leurs jours.

Les goûts de ces deux frères n’étaient pourtant pas absolument les mêmes. Paul, l’aîné de la maison, aimait le repos, la solitude, la promenade et les livres ; son caractère un peu sombre était néanmoins doux, sensible, honnête, et le plaisir d’obliger les autres, l’un des plus délicieux de son âme. Recherchant peu la société, il ne se trouvait jamais plus heureux que quand ses devoirs lui permettaient d’aller passer quelques mois à un assez joli bien que les deux frères possédaient du côté de l’Aigle[1], aux environs de la forêt du Perche.

François, infiniment plus vif que son frère,

  1. La forêt de l’Aigle ou de Laigle, prés du village de ce nom, situé à 30 kil. N.-E. de Mortagne, sur la Rille. Charles Nodier a rendu cette forêt célèbre par l’histoire du chien Brisquet.