d’exister, ceux qui comme Isabelle et d’Orléans
avaient tant d’intérêt à le tenir dans cet affreux
état. La nature reprenait-elle ses droits, et Charles
avait-il un rayon d’espérance, aussitôt ses guides
adroits le jetaient dans des débauches outrées, ou
dans des excès, qui à l’aide de philtres, replongeaient
bientôt ce malheureux prince dans un
délire dont ne manquaient pas de profiter les
monstres qui l’assassinaient en détail.
Cependant, les vues ambitieuses de la reine et du duc d’Orléans se trouvaient furieusement contrariées par le duc de Bourgogne dont les projets étaient aussi dangereux, et bien mieux appuyés sans doute, tant par sa grande expérience que par l’immensité de ses possessions.
Que d’intrigues, que de soins, que de luttes, préparait cette concurrence ! Ici les ramifications se perdent, le labyrinthe devient inextricable, et nous ne pouvons nous rallier qu’aux événements connus, qui, racontés avec la plus sévère exactitude, nous fourniront néanmoins une masse de lumières suffisante pour nous guider sans cesse vers la plus extrême vérité.
Non seulement la reine avait à combattre cet impérieux pouvoir du duc de Bourgogne, mais elle avait encore à lutter contre l’inflexible hauteur, l’insupportable vanité de Marguerite de