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ISABELLE DE BAVIÈRE


laquelle son ambition destinait déjà le trône sur lequel elle était assise.

Un des premiers effets de la prorogation de la trêve fut le retour en France de la veuve de Richard restée prisonnière à Londres avec la dame de Couci, la seule Française qui ne l’eût pas quittée.

Isabelle, aussi avare qu’ambitieuse, réclamait, en même temps que sa fille, la dot et les joyaux qu’avait apporté cette princesse à son mari ; mais Henri IV parut sourd à la majeure partie de ses propositions. D’abord, il voulut tout garder, et la jeune princesse et l’argent : mais à quoi bon, dans le fait, restituer la dot et les bijoux, puisque le roi d’Angleterre désirait de s’unir à la veuve ? et l’on sent que, d’après ces nouvelles réflexions, Isabelle devait entretenir dans le cœur d’Henri tout ce qui pouvait tendre à la rattacher à ce prince ; on avait beau représenter qu’un tel hymen blessait toutes les convenances, puisque c’était en le contractant donner la veuve de Richard au meurtrier de ce malheureux prince ; de telles considérations semblaient de bien peu d’importance à une femme comme Isabelle qui n’avait favorisé la conspiration de Londres, l’assassinat de Richard, l’élection de Lancastre, que pour donner à sa fille un époux plus capable de remplir un jour les projets que nous venons de développer.