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ISABELLE DE BAVIÈRE


léans revint à Paris. On gémit, mais comme la campagne du duc de Bourgogne n’avait pas été plus heureuse, aucun des deux n’eut à se glorifier des sottises de l’autre : le peuple seul pleura sur celle qu’il faisait en donnant sa confiance à des gens qui la méritaient si peu, et cette fois la reine ne put encore commencer ses épreuves, l’absence des deux rivaux ne lui permettant pas de sonder le terrain.

D’Orléans, plus tôt revenu que le duc de Bourgogne, sollicita vivement auprès du roi le rappel de son rival, et il l’obtint ; mais ce dernier prouva que lui-même aurait réussi, si on l’avait laissé faire, et cette vérité abattit tellement son antagoniste qu’il en tomba malade. Il vint se rétablir au château de Beauté, dont on voit encore les débris vers l’extrémité méridionale du bois de Vincennes. Le duc Jean fut l’y voir et mit dans cette visite toute la morgue de la supériorité. Soit impuissance, soit politique, il paraît que la reine ne travaillait que très mystérieusement au dessein qu’elle avait d’abandonner d’Orléans pour se jeter dans les bras du duc de Bourgogne. Le roi, dans un moment de santé qu’il eut, convaincu par les justes représentations qui lui furent faites, se détermina à ôter au duc Louis la manutention des revenus de l’état, mais le monarque ne tarda pas à retomber,