d’assurer la succession des duchés de Brabant et
de Limbourg. Il était beau-père du dauphin, considéré
pour lors comme héritier de la couronne si
Charles ne laissait pas d’enfant mâle en mourant.
Le comte de Charolais, son fils aîné, avait épousé
une fille du roi ; ses alliances s’illustraient encore
de l’union de l’un des fils de Charles avec Jaqueline
de Bavière, sa nièce, fille du comte de Hainaut :
pouvait-il exister un plus grand seigneur ?
S’agissait-il de talents et de vertus guerrières, combien
sous ce point de vue Jean l’emportait sur
Louis ! et quelle différence de réputation ! plus
brave que Louis, Jean le surpassait encore par
l’usage savant qu’il faisait de cette bravoure, dans
tout ce qui tenait à l’art militaire ; plus heureux
que Louis, Jean comptait des victoires où son
cousin avait à peine cueilli quelques lauriers. Si
les faibles succès de Louis à la guerre lui donnaient
l’orgueil et l’insolence des petits talents, le
duc de Bourgogne mettait à la place de cette ridicule
vanité, une modestie surprenante dans le
triomphe, et qui en relevait tellement l’éclat et le
mérite, qu’il avait trouvé l’art bien précieux de se
gagner les cœurs que désespéraient ses exploits.
Mais il faut malheureusement convenir que les vices cachés par ces vertus l’emportaient de beaucoup sur elles ; telle est à peu près l’histoire de