conformer. Jean répondit avec fierté que, quand
il aurait fini la guerre qui le retenait dans le Brabant,
son intention était d’aller justifier sa conduite
au roi. Pendant ce temps, de nouvelles délibérations
se prirent, et, grâce aux savantes manœuvres
d’Isabelle, elles ne produisirent qu’incertitudes,
frayeurs, contradictions et faiblesse.
Pendant qu’on délibérait à la cour, le duc s’immortalisait à la guerre ; il gagna la bataille de Tongres, où il se couvrit de gloire et mérita la réputation du plus grand capitaine de son siècle.
On ne savait à Paris, comment attaquer un homme qui n’avait qu’à se montrer pour vaincre.
« Portez à la reine, dit le duc à l’un de ceux qu’on avait chargés des ordres de le faire obéir, portez-lui cette branche de laurier, et dites-lui que je ne prétends pas employer d’autres armes pour dissiper dans votre cour tous ceux qui se prononcent contre moi. — Mon prince, répondit Tignonville, que le duc chargeait de cette mission, vous voulez donc que ces lauriers soient teints du sang des Français ? — Qu’ils cessent de vouloir répandre le mien, dit le duc, et je saurai ménager le leur. »
Ces nouvelles consternèrent la cour ; tout frémit excepté la reine. À chaque instant on croyait voir le duc aux portes de Paris, et les habitants n’en