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ISABELLE DE BAVIÈRE


allait toujours croissant : le roi le sentit et crut qu’une assemblée d’états généraux remédierait à tout ; elle fut convoquée.

Le duc d’Orléans, ni son frère n’y parurent ; ayant été prévenus que le duc de Bourgogne et la reine travaillaient encore à leur ruine, ils crurent prudent de s’absenter. Mais pendant que le duc Jean cabalait contre ce parti, ceux qui le composaient travaillaient aussi contre le sien. Un des chambellans de ce duc avait, dit-on, fait le complot de l’assassiner, et ce n’était qu’aux soins fructueux de la reine qu’était due la découverte de ce projet. Le crime sent le besoin qu’il a de s’étayer ; il reconnaît son impuissance, s’il ne s’assure de complices qu’un même intérêt fixe à lui ; mais quelle force il acquiert quand il en est là !

Voilà ce qui rendit si funeste à la France la réunion d’Isabelle et de Jean. Un des résultats de cette association rejaillit sur le malheureux Des Essarts : ainsi que se l’était promis la reine, il fut extrêmement maltraité dans cette assemblée générale ; on le chargea de tous les délits dont un homme riche court toujours le risque d’être accusé. Quand il fut question de ses comptes, il se trouva en arrière de plus de quatre millions, somme excessive pour lors ; cet argent ayant été délivré à la reine et au duc, il devenait de ce moment bien