sa vie : il se garda bien de le faire. Ceux qui voudront
consulter les actes d’Angleterre y trouveront
les motifs de son refus et se convaincront de son
étroite liaison avec Isabelle, bien éloignée de lui
donner des conseils contraires à la conduite que
nous lui voyons tenir. Ils y verront de même que
ce duc n’avait cessé depuis la bataille d’Azincourt
d’entretenir d’intimes relations avec le roi d’Angleterre,
et qu’il existait entre eux un traité en vertu
duquel tous deux se devaient réciproquement secours
et protection. Telles étaient les raisons qui
motivaient l’absence du duc Jean à la bataille
que Henri venait de gagner, et celles qui lui faisaient
refuser la réparation qu’on lui offrait de ses
crimes. D’après cette manière d’agir si conforme
aux vues d’Isabelle, ou lui-même se plaçait sur le
trône, ou il y faisait monter celui dont il devait,
d’après son traité, servir la coupable ambition.
L’existence du dauphin entravait un peu d’aussi
vastes projets : il était donc utile de s’en défaire,
mais à qui confier ce nouveau crime ?
« Le duc de Bourgogne, dit Isabelle à Bois-Bourdon[1], n’est pas aussi persuadé que moi de la nécessité de faire périr cet enfant. Il se trompe fort en croyant qu’attendu qu’il est époux de Mar-
- ↑ 10e liasse, fo 18.