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ISABELLE DE BAVIÈRE


les unes contre les autres et dont nous ne parlerons qu’en raison de la part active que notre héroïne pouvait y prendre.

Le parti des mécontents augmentait. Les cruautés du connétable remplissant Paris d’horreurs et de crimes, faisaient refluer dans la faction bourguignonne tous ceux que de telles atrocités fatiguaient.

Nous voudrions quelquefois nous reposer sous le portique du temple des vertus, mais il se couvre de nuages aux récits des exécrations que nous devons peindre encore, et la force de la vérité nous en arrache malgré nous.

À l’entrée de l’hiver, le duc Jean vint à Troyes où était la reine, et là, ils créèrent encore un parlement, ce qui établit la même autorité souveraine à la fois dans Paris, Amiens et Troyes.

Le duc de Lorraine vint rendre ses devoirs à Isabelle dès qu’il la sut dans cette dernière ville et reçut d’elle l’épée de connétable. Eustache de l’Astre fut nommé chancelier.

Pendant ce temps-là, le prince d’Orange s’emparait du Midi et partout il y faisait reconnaître la puissance de la reine, ainsi que celle du duc de Bourgogne : l’on ne voyait pas, ou l’on ne voulait pas voir, que toutes ces scissions couvraient la France de deuil.

« Il semblait, dit un de nos plus judicieux écri-