Page:Sade - Histoire secrète d’Isabelle de Bavière, reine de France, Pauvert, 1968.djvu/350

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
330
ISABELLE DE BAVIÈRE

Isabelle est donc cause de ce changement inopiné ; elle l’est donc de tout le sang qu’il va faire répandre : nous l’avons d’abord dit parce que nous l’avons cru, et maintenant nous l’assurons, parce que le vraisemblable acquiert ici toute la force qui n’appartient qu’à la vérité et qu’en général, en histoire comme dans le cours ordinaire de la vie, on se trompe bien rarement en jugeant ce qui suit par ce qui précède.

Cependant, Vieux, Tanneguy Duchâtel, Barbasan, qui s’étaient d’abord réfugiés à la Bastille, avaient ensuite conduit le dauphin à Melun, puis ils essayèrent de rentrer dans Paris avec seize cents hommes. Un combat violent se livra dans la rue Saint-Antoine où resta une grande partie des amis du connétable.

Le roi s’était réfugié au Louvre, et le dauphin n’était déjà plus à Melun.

Si des flots de sang ne coulaient pas encore, les sources dont ils allaient jaillir ne devaient pas rester longtemps fermées. La frayeur des Parisiens redoubla quand ils virent approcher de leurs remparts un grand nombre des seigneurs qui tenaient le parti du dauphin.

Alors l’Isle-Adam, Gui de Bar, Mailli, Bourmonville, Dehens, Le Clerc et ses jeunes amis répandirent soigneusement que tout ce qui tenait au