déposée aux Chartreux de Dijon dans l’église desquels
la maison de Bourgogne avait sa sépulture ; c’est là que
nous avons recueilli tout ce dont nous avions besoin dans
l’une et l’autre de ces pièces importantes, que l’imbécile
barbarie des Vandales du XVIIIe siècle lacéra comme
les marbres de ces anciens tombeaux dont les fragments
du moins se conservent encore au musée de Dijon ; mais
les parchemins sont brûlés.
À l’égard des autres pièces authentiques qui viennent à l’appui des récits de ce règne, puisées dans des sources aussi pures, nous avons soin de les indiquer à mesure que nous les employons.
À l’envie que nous avions de démêler la vérité partout où elle se dérobait, s’est joint, nous l’avouons, un désir bien plus délicat encore, celui de disculper, s’il était possible, une femme aussi intéressante qu’Isabelle, tant par les grâces de sa personne, que par la force de son esprit et la majesté de ses titres ; de la disculper, disons-nous, si cela se pouvait, des reproches honteux dont on la chargeait, et de ne trouver de crimes que dans ses délateurs. Cette pénible tâche était glorieuse sans doute, et surtout si le succès eût couronné nos peines ; mais beaucoup trop éclairés par les preuves sans nombre que nous acquérions tous les jours, nous n’avons pu que plaindre Isabelle et dire la vérité ; or, cette vérité est telle qu’on peut raisonnablement affirmer qu’il ne coula pas une goutte de sang, sous ce terrible règne, qui n’ait été