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ISABELLE DE BAVIÈRE


la capitale ; mais ils en trouvèrent les portes fermées.

À tous les maux qui venaient d’affliger cette malheureuse ville, il s’en joignit d’autres…, inévitables suites des massacres qui venaient de s’y faire pendant les grandes chaleurs.

Une maladie contagieuse s’étendit tellement qu’en moins de trois mois en enterra plus de cent mille personnes : c’est ainsi que les malheurs se succèdent et que la Providence punit tôt ou tard tous ceux qui les ont attirés sur les hommes.

L’exemple du connétable servit au duc de Bourgogne : il prit pour dominer des moyens tout contraires à ceux de son rival. Il s’agissait de se concilier le peuple, de se faire ouvrir les portes des villes qu’on lui fermait ; il réussit. Il fit également révoquer la condamnation portée contre le système de Jean Petit : trop de personnes se trouvaient intéressées à soutenir la doctrine de cet apôtre du régicide et de l’assassinat, et le duc, contradictoirement à la conduite qu’il affichait, la laissa subsister, pour son propre malheur sans doute.

De Melun, le dauphin s’était rendu à Bourges, où il fut rejoint par la plus grande partie de la noblesse qui, dégoûtée de l’esprit de parti, crut avec raison devoir se rallier autour du seul homme