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ISABELLE DE BAVIÈRE

Quelque intéressant que soit ce traité qui tient plus à l’histoire de France qu’à des mémoires particuliers, après avoir dit la part qu’eut Isabelle à cette monstruosité, nous renverrons nos lecteurs aux détails de l’histoire du règne de Charles VI[1].

Nous nous contenterons donc ici de faire une seule réflexion : c’est que cet acte important se détruit par les clauses mêmes qui le constituent, dont la première est l’imbécillité du prince mentionné dans le dit acte, et la seconde l’impossibilité où est un roi de France de déshériter celui de ses fils que les lois et les constitutions du royaume destinent à son trône après lui, ainsi que tous les princes qu’appelle leur naissance à la succession de l’héritier présomptif. Il y a mieux : c’est qu’à supposer que Charles VI n’eût laissé personne de sa race, il n’avait pas même encore le droit de disposer du sceptre. Mais que ne font point faire à une femme comme Isabelle l’ambition, l’avarice et la vengeance ?

Le flambeau des passions est à l’homme faible, qu’il égare, ce qu’est au voyageur le fanal dont il se sert dans les catacombes : aussitôt que celui-ci s’éteint, il nous laisse au milieu des cadavres,

  1. Hist. de Fr. par Villaret, t. 14, p. 84.