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ISABELLE DE BAVIÈRE

Quel que fût l’amour du roi d’Angleterre pour la princesse qu’il venait d’épouser, à peine accorda-t-il un jour aux douceurs de l’hymen, il marcha promptement à la conquête des villes qui lui restaient à soumettre : Sens, Montereau lui ouvrirent leurs portes, ce ne fut pourtant que par un assaut qu’il put se rendre maître de cette dernière place, et ce fut à ce siège que les Français durent sentir de quelle différence était pour eux le sceptre d’un monarque de leur nation ou celui d’un prince étranger. Sur le refus que la garnison du château de Montereau fit de se soumettre, elle fut sommée de le faire, et l’Anglais fit pendre aux murs de cette citadelle tous les prisonniers qu’il avait faits dans la ville.

Le duc de Bourgogne, qui le secondait avec ses troupes, offrit un exemple de piété filiale, près de la férocité de son allié. Il ne voulut pas quitter Montereau, sans rendre les derniers devoirs à son père, dont il fit placer les dépouilles mortelles à Dijon dans la chartreuse voisine de cette ville, monument fondé par ses ancêtres et dans lequel reposaient leurs cendres[1].

  1. Nous avons souvent dit que ce fut dans la bibliothèque de ces bons moines que nous recueillîmes en 1764 l’extrait des pièces du procès de Bois-Bourdon, imbécilement lacérées, depuis, par les Welches qui acquirent ce bien.

    Sinistres Ostrogoths qu’on y voit encore aujourd’hui