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ISABELLE DE BAVIÈRE


et consternèrent Isabelle, qui ne respirait que pour la perte de son fils et la destruction d’un parti qu’augmentaient chaque jour ces différents avantages. Henri sentit dès lors qu’il lui devenait nécessaire de rentrer en France ; il y revint en 1421, laissant sa femme enceinte à Londres, et ayant confié la régence de ses états au duc de Bedford.

Isabelle et Philippe de Bourgogne furent à sa rencontre. Là, cette femme toujours passionnée, toujours vindicative, détermina Henri à marcher vers la capitale, et Philippe à rassembler des troupes pour s’opposer aux progrès du dauphin, dont cette marâtre ne pouvait se consoler.

Dès que le roi d’Angleterre fut à Paris, Isabelle, pour lui procurer les fonds nécessaires aux expéditions qu’elle méditait contre le jeune Charles, conseilla au monarque de la Grande-Bretagne une réforme sur les monnaies, qui les réduisant à un quart de leur valeur, plaça des sommes considérables dans les coffres de Henri, ruina les propriétaires et fit la fortune des fermiers.

On juge de l’effet que produisit une telle opération, dans une ville déjà déchirée par tant de plaies. On eut beau se plaindre, il fallut obéir : rien ne résiste à la rapacité des princes quand la tyrannie la soutient.