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ISABELLE DE BAVIÈRE


sorte de courage qui conduit aux grands crimes, ou aux grandes vertus ; comme si la nature en leur prodiguant tous ses dons, voulait encore, afin de balancer notre empire, accorder à ce chef-d’œuvre de sa puissance tout ce qui doit augmenter la sienne), une femme enfin, une armurière, conçut le projet d’ouvrir Paris au fils intéressant de son véritable souverain. Le coup manqua, et cette infortunée livrée à la justice du roi d’Angleterre alla recevoir des mains de Dieu seul les palmes qu’il accorde à la vertu courageuse. Elle périt sur un échafaud… Combien de fois en révolution l’innocence y rencontre-t-elle le premier degré du temple et de la gloire ? Plusieurs de ses complices périrent avec elle.

Cet acte vraiment patriotique ne valut aux habitants de Paris que des chaînes de plus, et les précautions prises à ce sujet furent marquées au coin de la plus détestable tyrannie.

Ce fut un prêtre qui révéla ce noble projet, et qui par conséquent le fit échouer. Pourquoi trouve-t-on aussi souvent les ministres de Dieu ennemis de leur prince ? Oublient-ils que ce prince donné par le ciel même, en devient l’image sur terre ? Serait-ce parce qu’ils voudraient régner seuls, qu’ils se déclareraient les antagonistes du pouvoir du roi ? que, souverains dans le spirituel