tout. Du moment que, par des rapports fidèles,
la dame de Viesville eut appris à la reine que le
désir de ce rapprochement si redouté d’Isabelle
était vivement sollicité par la princesse Michelle,
des ordres d’une très grande sévérité furent donnés
à la dame de Viesville, et leur effroyable résultat
fut l’empoisonnement de cette fille si différente
de son odieuse mère et si remplie de toutes les
aimables qualités qui la faisaient également chérir
de son époux et de ses sujets. La dame de Viesville
fut d’abord mise en prison, par un ordre très politique
de la reine, et bientôt relâchée par un second
ordre, comme on l’imagine aisément.
Quoi qu’il en fût, cette mort de Michelle brisait tous les liens qui pouvaient réunir un jour les deux partis, et les vœux d’Isabelle se trouvaient exaucés : chef-d’œuvre d’atrocité sans doute, puisque ce monstre empoisonnait sa fille dans la seule vue de précipiter son fils au sein du malheur et de la misère.
Mais la main du ciel allait bientôt ravir à cette créature odieuse le fruit qu’elle espérait retirer de tous ses crimes. Celui qui les lui inspirait, celui sur lequel tout son espoir se fondait touchait aux portes du tombeau.
Henri était à Melun, il se préparait à voler au secours du duc de Bourgogne pour achever d’écra-