ployées par lui, nous en convenons, mais non pas
dictées par lui : jamais dans ce siècle absolument
militaire, l’inquisition n’eût eu la force de lancer
un pareil décret. De qui sont donc ces expressions ?
Qui donc fit mouvoir ce corps que l’on prétend
avoir agi de lui-même ? qui ?… peut-on s’aveugler
sur cela ? et quand nous n’aurions pas à l’appui
de nos assertions la pièce authentique que nous
avons citée plus haut, le bon sens, la connaissance
des faits, celle des hommes, tout ne nous conduirait-il
pas à nommer nous-même l’instigatrice de
cette condamnation : eh ! quelle autre qu’Isabelle
eût pu se la permettre ? Quelle autre qu’Isabelle
se fut réunie aux ennemis de cette infortunée pour
la déshonorer et la perdre ? Y avait-il quelqu’un
qui détestât le dauphin plus que cette indigne
marâtre ? Y avait-il quelqu’un qui réunît plus
qu’elle et le désir et le crédit de perdre et tous les
amis du jeune roi et ce monarque lui-même ? Pourquoi
chercher une autre agente de cette infernale
machination, quand celle-ci se présente aussi naturellement ?
Après avoir chèrement payé celui qui
avait blessé Jeanne, ne devenait-il pas tout simple
qu’elle fît les plus grands sacrifices pour l’anéantir
tout à fait ?
Jeanne fut faite prisonnière le 24 mai 1431 ; la reine le sut aussitôt. Le 26 elle écrivit au duc