ce traitement ignominieux qui ramène à l’enfance :
la jeune femme dans l’attitude d’une
petite fille qui mérite correction, se prêtait ainsi
quinze ou vingt minutes, plus ou moins, aux
caprices brutaux de son vieil époux, et c’était
dans l’illusion de cette scène qu’il réussissait à
goûter cette ivresse délicieuse du plaisir que tout
homme mieux organisé que Bernac n’eût certainement
voulu sentir que dans les bras charmants
de Lurcie. L’opération parut un peu dure à une
fille délicate, jolie, élevée dans l’aisance et loin
du pédantisme ; cependant comme on lui avait
recommandé d’être soumise, elle crut que
c’était l’usage de tous les époux, peut-être même
Bernac avait-il favorisé cette idée, et elle se prêta
le plus honnêtement du monde à la dépravation
de son satyre ; tous les jours c’était la même
chose, et souvent plutôt deux fois qu’une. Au
bout de deux ans, mademoiselle de Lurcie que
nous continuerons d’appeler toujours de ce nom
puisqu’elle était encore aussi vierge que le premier
jour de ses noces, perdit son père et sa mère,
et avec eux l’espoir de leur faire adoucir ses peines,
comme elle commençait à le projeter depuis quelque
temps.
Cette perte ne rendit Bernac que plus entreprenant, et s’il s’était maintenu dans quelques