monsieur ? — Si je l’ai connu, mademoiselle, je
fais bien plus, je le connais encore, et c’est uniquement
pour l’aller voir que je fais le voyage de
Paris. — Vous vous trompez, monsieur, il est
mort ; j’étais destinée à lui dès son enfance, je
ne le connaissais pas, mais on m’avait dit qu’il
était charmant ; la manie du service lui a pris,
il a été à la guerre et il y a été tué. — Bon, bon,
mademoiselle, je vois bien que mes désirs se réaliseront ;
soyez-en sûre, on veut vous surprendre :
Charles n’est point mort, on le croyait,
il y a six mois qu’il est revenu, et il m’écrit qu’il
va se marier ; d’une autre part on vous envoie à
Paris, n’en doutez pas, mademoiselle, c’est une
surprise, dans quatre jours vous êtes la femme
de Charles, et ce que vous portez ne sont que
des présents de noces. — En vérité, monsieur,
vos conjectures sont pleines de vraisemblance ;
en réunissant ce que vous me dites à quelques
propos de mon père qui me reviennent à présent,
je vois qu’il n’y a rien de si possible que ce que
vous prévoyez… Quoi, je me marierais à Paris…
je serais une dame de Paris, oh, monsieur,
quel plaisir ! Mais si cela est, il faut que vous
épousiez Adélaïde au moins, je ferai tant que j’y
déterminerai ma cousine et nous ferons des parties
carrées.
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