donne les habits de celle où tu entres ; nous ſommes
tous les jours en déshabillé de la couleur qui nous
appartient ; le ſoir, en lévite de cette même couleur,
coëffées du mieux que nous pouvons ; la
Doyenne de la chambre a ſur nous tout pouvoir,
lui déſobéir eſt un crime ; elle eſt chargée du ſoin
de nous inſpecter, avant que nous ne nous rendions
aux orgies, & ſi les choſes ne ſont pas dans
l’état déſiré, elle eſt punie ainſi que nous. Les fautes
que nous pouvons commettre ſont de pluſieurs
ſortes. Chacune a ſa punition particuliere dont le
tarif eſt affiché dans les deux chambres ; le régent
de jour, celui qui vient, comme je te l’expliquerai
tout-à-l’heure, nous ſignifier les ordres,
nommer les filles du ſouper, viſiter nos habitations,
& recevoir les plaintes de la Doyenne,
ce Moine, dis-je, eſt celui qui diſtribue le ſoir
la punition que chacune a méritée : voici l’état
de ces punitions à côté des crimes qui nous les
valent.
» Ne pas être levée le matin à l’heure preſcrite, trente coups de fouet (car c’eſt preſque toujours par ce ſupplice que nous ſommes punies ; il était aſſez ſimple qu’un épiſode des plaiſirs de ces libertins devint leur correction de choix.) Préſenter ou par mal-entendu, ou par quelque cauſe que ce puiſſe être, une partie du corps, dans l’acte des plaiſirs, au lieu de celle qui eſt déſirée, cinquante coups ; être mal vêtue, ou mal coëffée, vingt