Page:Sade - Justine, ou les Malheurs de la vertu.djvu/244

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je lui ouvrais par mon attitude. — Voilà, dit-il, l’oiſeau que je veux plumer : quelques cinglons ayant, par les précautions qu’il prenait, pénétré fort-avant, je ne pus retenir mes cris. — Ah ! ah ! dit le ſcélérat, j’ai donc trouvé l’endroit ſenſible ; bientôt, bientôt nous le viſiterons un peu mieux ; cependant ſa niéce eſt miſe dans la même poſture & traitée de la même maniere ; il l’atteint également ſur les endroits les plus délicats du corps d’une femme ; mais ſoit habitude, ſoit courage, ſoit la crainte d’encourir de plus rudes traitemens, elle a la force de ſe contenir & l’on n’aperçoit d’elle que des frémiſſemens & quelques contorſions involontaires. Il y avait pourtant un peu de changement dans l’état phyſique de ce libertin, & quoique les choſes euſſent encore bien peu de conſiſtance, à force de ſecouſſes elles en annonçaient inceſſamment. — Mettez-vous à genoux, me dit le Moine, je vais vous fouetter ſur la gorge. — Sur la gorge, mon pere ! — Oui, ſur ces deux maſſes lubriques qui ne m’exciterent jamais que pour cet uſage ; & il les ſerrait, il les comprimait violemment en diſant cela. — Oh, mon pere ! cette partie eſt ſi délicate, vous me ferez mourir. — Que m’importe, pourvu que je me ſatisfaſſe ; & il m’applique cinq ou ſix coups qu’heureuſement je pare de mes mains. Voyant cela, il les lie derriere mon dos ; je n’ai plus que les mouvemens de ma phy-