uns le sont déjà ; qu’ils s’en tiennent à ce métier si noble pour un républicain ; mais qu’ils ne nous parlent plus, ni de leur être chimérique, ni de sa religion fabuleuse, unique objet de nos mépris.
Condamnons à être bafoué, ridiculisé, couvert de boue dans tous les carrefours des grandes villes de France, le premier de ces charlatans bénits qui viendra nous parler encore ou de dieu ou de religion ; une éternelle prison sera la peine de celui qui tombera deux fois dans les mêmes fautes. Que les blasphèmes les plus insultants, les ouvrages les plus athées soient ensuite autorisés pleinement, afin d’achever d’extirper dans le cœur et la mémoire des hommes ces effrayants jouets de notre enfance ; que l’on mette au concours l’ouvrage le plus capable d’éclairer enfin les Européens sur une matière aussi importante ; et qu’un prix considérable et décerné par la nation soit la récompense de celui qui, ayant tout dit, tout démontré sur cette matière, ne laissera plus à ses compatriotes qu’une faux pour culbuter tous ces fantômes et qu’un cœur droit pour les haïr. Dans six mois tout sera fini, votre infâme Dieu sera dans le néant, et cela sera sans cesser d’être juste, jaloux de l’estime des autres, sans cesser de redouter le glaive des lois et d’être honnête homme, parce qu’on aura senti que le véritable ami de la patrie ne doit, comme l’esclave des rois, être mené par des chimères ; que ce n’est, en un mot, ni l’espoir d’un monde meilleur, ni la crainte de plus grands maux que ceux que nous envoya la nature, qui doivent conduire un républicain, dont le seul guide est la vertu, comme l’unique frein le remords.
Après avoir démontré que le théisme ne convient nullement à un gouvernement républicain, il me paraît nécessaire de prouver que les mœurs françaises ne lui conviennent pas davantage. Cet article est d’autant plus