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LA MARQUISE DE GANGE

vivement le comte ; et, la prenant par la main, il la fait entrer dans un appartement qu’occupe une femme d’environ trente-cinq ans. — Voilà madame de Moissac, ma cousine, poursuit Valbelle, qui vous fera les honneurs de la maison ; et le jeune comte s’apercevant qu’il y a ici une démarche plus pressée que tous les compliments possibles : Ma cousine, dit-il à cette femme, je crois que la meilleure façon d’obliger madame dans ce moment-ci, serait d’aller vous-même vous informer du logement de madame de Châteaublanc, pour que nous y conduisions madame la marquise dont je vois que l’inquiétude redouble. — Oh ! madame, quel service ! mais nous irons ensemble, si vous le trouvez bon. — Je ne souffrirai jamais que vous preniez cette peine, madame, dit Valbelle, vous êtes fatiguée, cette course peut vous mener fort loin : permettez que ma cousine se charge seule de ce soin. — Il ne peut qu’être très agréable pour moi, répond la cousine, puisqu’il me met à même de partager avec monsieur de Valbelle des attentions si bien dues à une dame aussi aimable et aussi respectable. Demeurez donc en paix l’un et l’autre, et soyez sûrs que, me fallût-il faire deux ou trois fois le tour de la ville, je ne reviendrai pas sans avoir vu madame de Châteaublanc. À ces mots, l’honnête cousine vole commencer ses recherches. Madame de Gange, toujours agitée, refuse de s’asseoir.