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difficiles à concilier avec la pauvreté du pays ? On arrange difficilement que Salomon, comme dit votre texte sacré, ait eu quatre cent mille chevaux dans un pays où il n’y eut jamais que des ânes.

Comment accorderez-vous, je vous prie, les magnifiques promesses des prophètes juifs avec le perpétuel esclavage de ce malheureux peuple, qui, tantôt languit sous les Phéniciens, les Babyloniens, tantôt sous les Perses sous les Syriens, sous les Romains, etc.

Votre Ezéchiel me paraît, ou un grand cochon ou un grand libertin, quand il mange de la merde, et il me scandalise quand il dit à une fille : « Lorsque votre gorge s’est formée et que vous avez eu du poil, je me suis étendu sur vous, j’ai couvert votre nudité, je vous ai donné de superbes choses ; mais vous vous êtes bâti un bordel, vous vous êtes prostituée dans les places publiques, vous avez desiré avec fureur de coucher avec ceux qui possèdent des membres d’ânes, et qui éjaculent comme des chevaux ». Oh ! pudique Justine, tout cela, selon vous, est-il très-honnête ? un tel livre doit-il être nommé saint, et faire la pâture des jeunes filles ?

L’histoire de votre Jonas enfermé trois jours