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fâme, au bout d’une courte carrière, et lions cette garce à des arbres : il la dépouille et l’y attache lui-même, par le moyen d’une corde qui, prenant le long de ses reins, lui laisse les bras libres et la possibilité d’avancer et de reculer dans un espace d’environ six pieds. Les belles fesses, dit le scélérat, en retouchant le cul, déjà tout en sang, de sa malheureuse mère ! les superbes chairs ! l’excellent déjeuner pour mes chiens ! Ah ! garce, ce sont des chiens qui m’ont découvert, ce seront des chiens qui te puniront. Et, à la manière brutale dont il manie les cuisses, le sein et toutes les parties charnues de sa mère, il semble que ses mains meurtrières voudraient le disputer de rage à la dent acérée de ses dogues. Allons, Jasmin, pique ces animaux ; toi, Joseph, encule Justine ; nous la ferons dévorer après : il faut que cette fidèle domestique périsse de la même mort que sa chère maîtresse ; il faut qu’un même tombeau les réunisse ; tu vois comme il est profond, je l’ai fait creuser à dessein. Et la tremblante Justine pleurait, demandait grâce, et n’obtenait de ses bourreaux que des mépris et des éclats de rire. Les chiens, enfin, environnent la malheureuse Bressac ; excités par