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offre bien rarement à l’hommage des mortels ; atteignant à peine sa quatorzième année, Rosalie réunissait à tous les charmes les plus capables de faire sensation, une taille de nymphe, des yeux pleins du plus tendre intérêt, des traits mignons et piquans, la plus jolie bouche, de superbes cheveux châtains, tombant au bas de sa ceinture, la peau d’un éclat… d’une finesse… déjà la plus jolie gorge du monde et le plus beau cul… O divins amateurs de cette délicieuse partie ! il n’en est pas un de vous qui ne se fût enthousiasmé à l’aspect de ces fesses divines, pas un qui ne leur eut rendu le culte le plus saint ; il n’y avait peut-être que celles de Justine au monde qui pussent leur être comparées.

Monsieur Rodin, comme nous l’avons dit, tenait chez lui une pension des deux sexes ; il en avait obtenu le privilège du vivant de sa femme, et sa sœur remplaçant la maîtresse du logis, les choses n’avaient point changées ; les élèves de Rodin étaient nombreux et choisis ; il y avait toujours chez lui deux cents pensionnaires, moitié filles et moitié garçons ; jamais il ne les prenait au-dessous de douze ans ; ils étaient toujours renvoyés à dix-sept. Rien n’était joli comme les élèves qu’il