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rien n’est bon comme cette manière de foutre, dit Rodin, dès qu’il en eut tâté ; mais nous pourrions faire mieux, ce me semble : mettons ma sœur et Marthe dans la même posture, cela doublera la somme de nos jouissances. Une heure entière nos paillards s’amusent à sonder ainsi ces quatre culs ; ils les tournaient avec une telle rapidité, qu’on les eût pris pour les ailes d’un moulin à vent ; ils en laissèrent le nom à cette attitude, que nous conseillons à tout libertin d’essayer. Ils s’en lassent enfin ; rien n’est inconstant comme la luxure : avide de jouissance, elle s’imagine toujours que ce qu’elle conçoit vaut mieux que ce qu’elle quitte, et ce n’est jamais qu’au-delà des bornes qu’elle suppose la volupté.

L’irritation de nos deux libertins devint telle, qu’on voyait des flammes sortir de leurs yeux ; leurs engins, colés sur le ventre, paraissaient menacer le ciel. Rodin, spécialement acharné sur Justine, semblait conjurer sa perte, il la baisait, la pinçait, la claquait, incroyable mélange de caresses et d’invective, de délicatesse et d’horreur, le coquin avait l’air de ne savoir qu’inventer pour fêter et dégrader tour-à-tour la divinité de sa luxure. Pudiques de notre naturel, nous rougirions