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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 1, 1797.djvu/51

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celle-ci, nous la tuerions et je n’y gagnerais pas. Cependant nos deux combattans reprennent leurs forces, d’amples libations de vin de Champagne, quelques pâtisseries et des truffes, les leur rendent bientôt. Delmonse se replace, et défie son vainqueur ; Justine condamnée aux mêmes soins, est obligée de rengainer une seconde fois l’instrument ; il faut voir avec quelle peine… avec quelle répugnance elle exécute ce dont on la charge ; la putain veut cette fois-ci qu’elle lui branle le clitoris ; Desroches lui guide la main, mais la gaucherie de l’écolière dégoûte bientôt la fougueuse Delmonse ; secoue-moi, secoue-moi, Desroches, s’écrie-t-elle, je m’apperçois que si la corruption de l’innocence flatte le moral, la débilité de ses moyens ne vaut rien au physique, sur-tout avec une libertine comme moi, qui fatiguerait dans ses transports dix mains comme celle de Sapho, et dix vits comme celui d’Hercule. Cette seconde séance terminée comme la première par d’amples sacrifices à Venus, Delmonse se rajuste ; son fouteur sort, et la Desroches se hâtant de prendre un mantelet, fait des excuses à son amie sur ce que le rendez-vous qu’elle a pris avec Dubourg, l’empêche de lui tenir plus