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main, et me conduisit, sans dire un mot, dans un cabinet, où je fus très-étonnée de trouver deux jeunes garçons de quinze ans, beaux comme l’Amour. Que ce gibier ne vous scandalise pas, me dit le paillard ; je suis bougre ; je vous foutrai pourtant, mais en cul ; votre amie a dû vous instruire : faite-moi voir vos fesses, et dissimulez le con, je vous supplie, au point qu’il ne me soit pas même possible de me douter que vous en ayez un.

Le début me parut cavalier : je ne sais néanmoins ce que ce personnage avait d’attrayant ; mais je sentis, dès le premier abord, qu’il était tout simple d’aimer un tel homme. Moberti fut long à l’examen de mon derrière, aucun détail ne lui échappa ; puis m’appliquant deux fortes claques sur chaque fesse, voilà qui est bon, me dit-il, je vois ce que c’est que votre cul, vous pouvez vous déshabiller. — Et votre amie, monsieur ? — Elle viendra ; elle sait bien que nous ne nous mettrons pas à l’ouvrage sans elle ; et pendant que je me déshabillais, Moberti caressait les petits garçons.

La belle Vénitienne parût. As-tu pourvu à tout, lui dit son amant ? Serons-nous