Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 10, 1797.djvu/203

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le premier supplice où ta rivale reconnaîtra qu’elle a perdu tout mes sentimens. Tu auras soin, pendant la scène, de m’exhorter à la plus extrême rigueur. Nous terminerons ensuite par ce que nous avons dit ; et si tu trouves quelque chose de plus exécrable encore, tu l’ajouteras à nos résolutions ; car, tout ce qui est convenu, se trouve, ce me semble, bien au-dessous de mes desirs. Je fus prévenir Zanetti ; elle ne revint pas de l’ordre que je lui apportais, de se trouver au rang des autres : accoutumée à commander, elle trouvait la subordination bien étrange, et ne put s’empêcher de me questionner. Que va-t-il donc faire, me dit-elle ? Vous le verrez, répondis-je froidement, et je rentrai. Moberti se branlait, son imagination s’enflammait sur les exécrations qu’il allait commettre. Il se précipite sur mon cul, l’accable de caresses et me courbant, le coquin m’encule, en jurant qu’il ne connaît pas au monde une plus délicieuse jouissance que celle de mon derrière. Il lime long-tems ; nous améliorions nos projets pendant ce tems-là ; nous perfectionions nos plans de supplice, nous concevions des horreurs, dont eussent frémi