Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 10, 1797.djvu/258

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pas au neuvième jour. Il faut la faire confesser, me dit-il enfin, le huitième, en se retirant ; elle expire, sans faute, à la séance de demain : cette précaution me fit rire ; mais quand je sus que ce paillard voulait être le temoin secret de cette cérémonie, et qu’elle ne devenait qu’un véhicule à sa lubricité, je m’y prêtai de la meilleure grace. Un moine vint, et confessa la malheureuse, pendant qu’Alberti, entre Rosalba et moi, écoutait du cabinet voisin, tout ce que disait la malade : rien ne parut l’amuser autant que cet épisode. Ah ! foutre, disait-il pendant que nous le branlions, c’est pourtant moi qui la réduis là… Voilà mes œuvres ; oh, la garce ! comme j’aime à l’entendre ; et au moyen de ce que nous avions dit à la moribonde que le confesseur était sourd, nous ne perdîmes pas un mot de cette sainte conversation. Le moine disparaît ; le paillard entre ; la jeune fille, épuisée de faim, de fièvre et de contusions, paraît toute prête à rendre l’ame. C’est le spectacle dont le scélérat veut jouir : il la met bien en face de lui ; et pendant qu’il encule Rosalba… que la nouvelle le fouette, il m’ordonne de continuer, sur le corps de la victime, les mêmes vexa-